15/01/2014

Indignez-vous ! Révoltez-vous ! Hommage à Stéphane Hessel, un GRAND parmi les GRANDS.

 

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Voici bientôt un an, disparaissait Stéphane Hessel, tour à tour diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain, militant politique et formidable défenseur des Droits de l'Homme comme chacun a pu le constater tout au long de sa vie.

En 2010, au sommet d'une très longue carrière jalonnée de prises de position courageuses et influentes, il signe un essai extraordinaire « Indignez-vous » qui va bouleverser le monde entier. Ce petit ouvrage, véritable phénomène d'éditions traduit en 34 langues et vendu à plus de 3 millions d'exemplaires dénonce le creusement des inégalités de richesse, souligne le poids du monde financier dans les choix politiques et dénonce clairement l'affaiblissement de l'héritage social du Conseil National de la Résistance, à savoir tout spécialement la sécurité sociale ainsi que le régime des retraites.

De même, « Indignez-vous » évoque la difficile situation imposée par l'État d'Israël à la Palestine et notamment à la Bande de Gaza, ce qui ne manque pas d'entraîner alors certaines critiques violentes de la part des institutions juives de France.

Quoi qu'il en soit, l'écrit reste un acte puissant de fermeté et de révolte qui ne manque pas d'interpeller les consciences, une réussite incontestable de son auteur en raison de ses fortes influences sur les populations qui vont manifester un peu partout en Europe, et tout d'abord en Espagne au cours du mois de mai 2011 où les nombreux manifestants n'hésiteront pas à se dénommer eux-mêmes les « indignés » (indignados) en référence au livre de Stéphane Hessel. D'autres manifestations vont suivre rapidement, à Athènes, à Liège, à Bruxelles, ainsi qu'à Paris et dans d'autres villes européennes, sans oublier celles outre Atlantique touchant les États-Unis comme Occupy Wall Street à New York, le 17 septembre 2011.

Malgré le mécontentement des peuples et leur souhait de se soulever contre une politique de mondialisation désastreuse, les mouvements contestataires vont s'essouffler peu à peu.

Et que reste-t-il aujourd'hui de cet engouement pour l'indignation et la révolte ?

Si le Monde vacille, si l'Europe connaît de grosse difficultés, et si la France elle-même la France ne va pas bien du tout, les peuples subissent, acceptent et se taisent.

Dommage ! Car si la réactivité disparaît de nos citoyens, la domination des pôles financiers sur les politiques économiques et sociales anéantira les peuples pour réinstaller bientôt une ère que je qualifierai moyenâgeuse.

Pierre Reynaud

Sites internets :http://www.la-revolution2014.fr/

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21/12/2013

Quand Edouard Martin retourne sa veste ... par P.A. Reynaud

 

Florange, Martin, Hollande,

Contrairement à aujourd'hui, nous l'avions connu bien différent dans sa lutte acharnée pour sauver le site ArcelorMittal de Florange. Quelque peu trahi par Nicolas Sarkozy puis par François Hollande, il était devenu le leader de la défense des sans-grades, des petits ouvriers et en général de tous les salariés menacés par le grand patronat.

Cet homme, c'est Edouard Martin, le fougueux représentant de la CFDT des hauts-fourneaux mosellans devenu en quelques jours l'invité de toutes les chaînes de télévisions.

Condamnant Monsieur Mittal par des propos violents, puis prenant à partie François Hollande, Président de la République, il n'hésite pas en décembre 2012 à s'adresser à ce dernier directement à la télévision en employant ces mots grinçants : « Nous allons être votre malheur si vous ne cessez pas votre mensonge ! ».

Indéniablement, l'homme a parfaitement le sens de la formule et se positionne comme un meneur d'hommes très prisé des médias.

Pour la plupart des salariés du groupe ArcelorMittal, Edouard Martin devient alors un symbole, une sorte d'icône social qui n'a peur de rien, reproduisant l'image de la lutte des classes contre les « voyous » de l'industrie et de la finance. En quelque sorte, un Etienne Lantier sorti tout droit de de Germinal … Il faut dire que Martin fait rêver la classe ouvrière : l'espoir de reconquérir Florange, l'espoir de faire plier l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal, industriel et président d'Arcelor, l'espoir de gagner une grande bataille sociale.

Au final, rien ne se passe et le syndicaliste CFDT de chez Mittal se fait soudain plus modéré et s'offre même la publication d'un livre « ne lâchons rien » un titre grandement prometteur … histoire de donner un vrai statut à sa notoriété déjà bien relayée par le monde médiatique.

Inutile de préciser que ce livre s'est très bien vendu !

En fait, Edouard Martin prépare déjà sa reconversion : le passage d'une classe prolétarienne à celle de la politique avec les avantages matériels et financiers que cela comporte.

Aujourd'hui c'est réussi. Le « petit ouvrier » de Florange passe dans la cour des grands. Il entre en politique, non pas par la petite porte, mais en tant que tête de liste du PS aux élections européennes de mai 2014 dans la région Grand-Est. Incroyable, non ?

Sans complexe, après avoir violemment critiqué François Hollande et son équipe, il cautionne désormais le Parti socialiste pour assurer son propre avenir … mais très certainement pas celui des autres.

A cette heure, la déception est bien présente chez de nombreux syndicalistes. Et si Monsieur Martin, futur député européen estime n'avoir aucune leçon à recevoir de qui que ce soit, il n'en reste pas moins vrai que la plupart de ses anciens camarades considère qu'il trahi ses amis, comme il a trahi également ses idées et ses engagements.

Devenir député européen, c'est entrer dans un système politique très prisé où « la soupe estbonne ». Edouard Martin l'a parfaitement compris, et abandonnant le bleu de chauffe pour le costume branché, il se créé aujourd'hui un bel avenir avec l'appui inconditionnel du PS sans oublier la forte respectabilité dont il va jouir dans les milieux politiques.

Ainsi, pendant que Monsieur Martin siégera au Parlement européen dans la quiétude et le confort réservé aux députés, ses anciens collègues de travail traîneront la savate devant les bureaux de Pôle Emploi en attendant un hypothétique travail ou simplement un « sale petit boulot ».

Cet exemple parmi tant d'autres révèle bien le peu d'intérêt qu'une majorité de responsables syndicaux accorde à leurs compagnons de route, préférant privilégier leur carrière et leurs ambitions personnelles au lieu de prendre la défense des intérêts généraux des travailleurs.

Mais ce n'est pas nouveau, et au fond ce qui est regrettable, c'est la duplicité d'un syndicalisme complaisant avec le pouvoir, phénomène que l'on a toujours rencontré au fil des décennies passées.

Et lorsque certains faits délictueux réels seraient susceptibles de « faire sauter la République », les syndicalistes sont toujours présents pour tempérer les esprits afin de protéger le pouvoir politique du moment.

Pierre-Alain Reynaud

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08/11/2013

La grande guerre économique est déclarée

 

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Nous sommes à la veille de la commémoration du centenaire de la guerre 1914 – 1918.

Et c'est avec émotion que notre souvenir va parcourir les 4 années d'un conflit qui fut très certainement le plus meurtrier de tous les temps : Que ce soit du côté français que du côté allemand, sans oublier évidemment tous les soldats des pays de la Triple-Entente.

Le nombre des victimes humaines militaires et civiles s'élève à 40 millions d'individus soit environ 19 millions de morts (dont 9,7 millions pour les militaires, 8,8 millions pour les civils) et plus de 21 millions de blessés.

Au final, la France est victorieuse sur l'Allemagne, mais terriblement meurtrie et affaiblie avec 1.315.000 soldats tués, soit 27 % des jeunes entre 18 et 27 ans.

L'armistice signé le 11 novembre 1918 marque la fin des combats avec le triomphe des Alliés certes, mais sur le fond, il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre du mot.

La victoire reste bien amère, même si le cessez-le-feu de ce même jour effectif à 11 heures entraîne dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairon annonçant la fin des hostilités.

A partir de cette période, commence une autre époque, où plus rien ne sera comme avant : la dégradation progressive du système politique, l'instabilité financière, les problèmes sociaux, et les crises économiques qui vont se répéter peu à peu au fil des années à partir de 1930.

En évidence, les montées des extrêmes et des mouvements fascistes viennent perturber un peu plus le climat d'une société déjà en plein désarroi. Mais d'autres tensions se manifestent, et en France, les rapports avec l'Allemagne deviennent inquiétants dès 1933 avec l'arrivée au pouvoir du chancelier Hilter. D'autant plus que les allemands n'ont pas de grands égards vis-à-vis des français qu'ils considèrent comme des adversaires absolus, voire des ennemis de longue date.

La Seconde Guerre Mondiale viendra confirmer les désaccords existant entre les deux peuples, et une fois de plus, l'Allemagne connaîtra une grande rancœur mêlée de fortes souffrances après sa capitulation en 1945.

Puis les profondes douleurs provoquées par la défaite et l'humiliation se sont estompées par la suite avec le temps et la reconstruction difficile de l'Allemagne finalement réunifiée au cours des années 1989 - 1990.

Il n'en reste pas moins vrai qu'au cours des décennies passées, les Allemands souhaitaient à leur manière une revanche sur les terribles conflits qu'ils avaient perdues en 1918 et en 1945.

Avec l'Europe qui anéantit toutes possibilités de guerre entre les pays de l'Union, l'Allemagne a appliqué une autre stratégie visant à dominer le continent européen. Ainsi, au cours de ces dernières années, elle a mis en place une relance économique de grande envergue afin d'installer au sein même de la C.E. une autorité sans précédent.

Ce glissement qui relève plus d'une régime dictatorial que d'un gouvernement démocratique, s'est nettement opéré depuis l'arrivée au pouvoir en 2005 de la chancelière Angela Merkel. Aujourd'hui, l'Allemagne occupe une position dominante en Europe avec un cinquième de la production globale des 28 pays de l'Union, et c'est elle qui prend à Bruxelles la plupart des décisions, le tout piloté et orchestré par Madame Merkel qui n'hésite à s'octroyer toutes les alliances possibles afin de favoriser son Pays.

Ainsi, pour arriver à ses fins, la chancelière a placé des « hommes de l'ombre » au sein de l'administration bruxelloise, ce qui apporte à l'Allemagne une telle puissance politique et économique, qu'aucun des Etats membres n'est en mesure de lui contester à l'heure actuelle.

Les défaites des guerres 14-18 et 39-45 sont bien lointaines maintenant, et en ce début de siècle, l'Allemagne a gagné indéniablement la guerre de la finance et de l'économie.

Evidemment, les conséquences seront dramatiques pour tous les autres pays de l'Europe, et en particulier pour la France dont l'avenir est extrêmement compromis, désormais.

Pierre-Alain Reynaud

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