09/11/2012

Ayrault sauvé des eaux ... par Louis Gallois et Laurence Parisot

 

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Alors que le gouvernement se félicite du rapport Gallois qu'il vient adopté, tout en le modifiant selon son propre intérêt (et non dans l'intérêt des français), Jean-Luc Mélenchon considère que dans ce rapport « tout est à jeter ». J'approuve la position de co-président du Parti de Gauche, même si je ne partage pas tous ses arguments bien différents de ceux qui sont les miens.

En fait, le rapport Gallois est une sorte de parade qui veut détourner l'attention de tous nos citoyens, en essayant de leur faire « avaler des couleuvres » à de simples fins électorales, notamment en ce qui concerne les prochaines municipales de 2014. Non pas que Louis Gallois (proche des socialistes) n'ait pas quelques talents que l'on retrouve dans certaines pages de son rapport. En apparence, ses propositions présentent un intérêt non négligeable, mais au final, il est clair qu'à l'arrivée les grands projets avancés risquent de ressembler à « la montagne qui accouche d'une souris ».

Alors, une soi-disant compétitivité peut-elle changer le sort de la France et des salariés ? Je répondrai tout de suite NON. Même si les entreprises font des efforts énormes pour se moderniser et investir, même si leurs charges sont allégées, comment peut-on lutter contre la Chine ou d'autres pays de l'Asie et de l'Europe de l'Est où les salaires sont démesurément bas ? Ce n'est de cette façon que l'on pourra remettre notre nation sur les rails.

Produire et vendre des produits de luxe. La France a toujours été un symbole international du savoir-faire et du luxe. Par exemple, voici quelques 60 ans, notre pays construisait et vendait des voitures de grand standing un peu partout dans le Monde. Les marques s'appelaient Delahaye, Delage, Bugatti, Talbot, Hotchkiss, Salmson, etc … Et même Renault ou Peugeot produisaient de très beaux véhicules : La firme de Boulogne-Billancourt conçut la très belle et luxueuse Vivastella dans les années 30-40, et plus tard, la fulgurante Alpine entrée à jamais dans la légende sportive. Quant au Lion de Sochaux, il imagina la célèbre 601 qui fit rêver longtemps les amateurs de grosses voitures.

Dans une autre secteur de production, la France fabriquait à une époque les plus belles chaussures du monde. Aujourd'hui, la ville de Romans, reste l'un des grands témoins d'un temps où cette industrie extrêmement florissante, faisait vivre des milliers de salariés.

Ainsi, la France pourrait facilement se remettre à l'ouvrage pour fabriquer ou développer tous les secteurs du luxe qui l'ont fait connaître pendant des siècles, un peu partout sur planète.

Ces branches privilégiées de l'économie fonctionneront toujours très bien quelle que soient les difficultés de l'économie à travers les âges : même en temps de grande crise, le luxe est toujours gagnant, en raison d'une classe sociale souvent très riche qui, elle ne connaît pas les restrictions : en général, les personnes fortunées n'examinent pas le niveau de leur compte en banque, et n'attendent pas non plus les soldes pour se faire plaisir. Le prix n'est pas pour elles un facteur d'achat ; seul l'envie et le coup de cœur stimulent stimulent les plus favorisés de notre société.

Aussi, pourquoi ne pas construire à nouveau des voitures de grand luxe qui pourront faire concurrence aux puissantes Mercédès, BMW, Audi, Porsche, Bentley ou Ferrari pour ne citer que les principales marques qui séduisent les plus grands fortunes du Monde ?

Pourquoi ne pas fabriquer et développer les réseaux de la mode et de la haute couture pour exporter des produits d'exception à travers tous les continents de la Terre ? Il est clair que le Pays tout entier s'y retrouverait très rapidement : emplois, salaires largement améliorés en raison des prix de vente élevés pratiqués sur les produits concernés, marchés à l'exportation en croissance continue , etc … etc …

Mais en apparence, les politiques ont d'autres projets, comme ils en ont eu déjà par le passé. Le problème récurrent est que la quasi totalité de ces projets ne fonctionne jamais. Et c'est la principale raison pour laquelle, notre nation se trouve dans la situation d'aujourd'hui.

Mais revenons au rapport Gallois qui a fait cette semaine la une de l'actualité.

Avec ce projet de 60 pages, le gouvernement Ayrault s'est un peu ragaillardi, trouvant enfin le souffle qui lui manquait. Un souffle positif largement cautionné par Madame Laurence Parisot qui n'a pas pas manqué de féliciter ledit gouvernement.

A croire que la Présidente du Medef vire peu à peu à gauche, ce qui d'ailleurs ne serait pas étonnant, si l'on considère parfois l'ambiguïté de certaines de ses positions au cours des années passées.

En résumé, avec le rapport Gallois, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont marqué leur premier point depuis leur arrivée au pouvoir. Ils paraissaient incapables de prendre une décision. Louis Gallois leur a donné du grain à moudre ce qui sauve momentanément leur incompétence tandis que Laurence Parisot venait leur apporter clairement son soutien. Quoi de mieux …

En parallèle, trop prise par ses querelles intestines pour désigner son futur président, L'UMP n'a pas réagi. Quelque part et bizarrement, elle s'enlise alors quelle pourrait monter au créneau pour dénoncer les erreurs du pouvoir. En fait, depuis le départ de Nicolas Sarkozy, la droite n'a plus de chef. Et dans un avenir proche, la situation risque de devenir bien compliquée pour une opposition qui se désorganise chaque jour un peu plus.

Cette faiblesse, si elle s'affirme, permettra à François Hollande de conserver passablement le cap pendant cinq ans et d'être réélu en 2017. A titre de comparaison, regardons le cas précis de Barack Obama. Le bilan du Président américain est largement négatif, notamment pour son action contre le chômage. Et pourtant il vient d'être porté à nouveau à la présidence des Etats-Unis. Dans ce contexte, le président Hollande n'a pas à s'en faire, et d'ailleurs, croyez-moi, il a confiance ! A suivre au fil du temps ...

Pierre-Alain Reynaud

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Mail : cafe.republicain@gmail.com

 

 

25/09/2012

La République a-t-elle sa place à l'Elysée ?

 

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Au cours des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre derniers, les médias ont réalisé de nombreux reportages sur le Palais de l'Elysée, et particulièrement la télévision qui a largement mis en valeur la somptueuse résidence présidentielle.

Ce très bel édifice répertorié au 55 rue de la rue du Faubourg Saint-Honoré a connu une grande histoire liée particulièrement à ses débuts à la Royauté et à l'Empire. Il faut dire qu'il est bien loin de nos véritables valeurs populaires, du fait qu'il a représenté pendant longtemps la grande noblesse d'une époque : construit pour Louis Henri de La Tour d'Auvergne en 1720, puis remis en cadeau par Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour en 1753, devenu palais princier de Joachim Murat, puis résidence impériale de Napoléon 1er et de Napoléon III (autoproclamé empereur après avoir renversé la République par un coup d'Etat) il ne paraît pas d'être le vrai symbole d'un Etat républicain. D'autant plus que les divers "locataires" présidentiels ont largement modifié les lieux selon leurs goûts personnels, en entreprenant de gros travaux souvent très coûteux à la charge ... de nos impôts évidemment !

"L'Elysée", expression utilisée généralement par métonymie par le monde médiatique a abrité jusqu'à ce jour 24 présidents de la République, de Louis-Napoléon Bonaparte (devenu Napoléon III) à François Hollande, installé dans ce lieu depuis le 15 mai 2012.

Si vous avez eu déjà l'occasion de visiter le Palais de l'Elysée, vous aurez pu constater facilement le faste de cette majestueuse demeure où près de personnes sont au service du Président, véritable monarque républicain. Sur une surface immobilière exploitée portant environ 11.279 m2 (dont 300 m2 d'appartements privés), 365 pièces détiennent 2000 meubles précieux dont 200 tapisseries, 6000 pièces d'argenterie et 3.000 pièces de verrerie de baccarat. Sans oublier une cave à vin comportant 12.000 bouteilles !

Alors, le Palais de l'Elysée a-t-il l'âme d'une résidence républicaine ? Certainement pas, même si tous les présidents de la IIIème à la Vème République n'ont jamais envisagé, à une exception près, d'installer ailleurs le siège et les services de la Présidence. L'exception fut donc Charles de Gaulle. Le général, en sa qualité de chef d'Etat occupait bien ce lieu, mais le détestait à cause de son histoire tristement chargée : abdication de Napoléon 1er, logement du duc de Wellington, coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte supprimant la république au profit de l'empire, mort rocambolesque de Félix Faure, etc ...). Il songea même à une translation de la présidence sur un autre site tels que les Invalides, l'Ecole Militaire, le Louvre et surtout le Château de Vincennes dont la rénovation s'avéra alors trop coûteuse.

 

Dans la réalité, comme par tradition, le Palais de l'Elysée est resté jusqu'à ce jour comme la résidence présidentielle officielle. Mais dans le siècle où nous vivons aujourd'hui, logiquement bien lointain des pompeuses époques royales ou impériales, en cette période où la crise économique plonge de très nombreux français dans le désarroi, la précarité et la misère, les fastes de l'Elysée deviennent des provocations à l'égard d'un peuple en détresse dont l'avenir est plus qu'incertain.

Il ne faut pas que le système républicain ressemble au pouvoir qu'occupa la noblesse en France pendant des siècles. Comme l'a dit si bien François Hollande pendant sa campagne électorale, la République doit être exemplaire, et sur ce point, il a parfaitement raison. Mais faut-il encore avoir la volonté de changer son fonctionnement : moins de députés, moins de ministres, et réforme systématique des collectivités locales et régionales.

Pour en revenir à l'Elysée, la République devrait changer de site pour s'établir dans un endroit plus modeste et plus populaire. Ce serait alors un réel symbole pour la vraie démocratie, celle qui représente la Nation et les couches sociales les plus populaires.

La Présidence de la République à l'Ecole Militaire, pourquoi pas ?

Quant à l'Elysée, il pourrait devenir alors le Musée de l'histoire de la République avec ses grands jardins réservés au public, un bel espace dédié à tous ceux et celles qui ont combattu pour les libertés du Peuple depuis la grande Révolution française.

Pierre-Alain Reynaud

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